Abidjan, 9 Janvier 2024-La Ligue/-Marie-Paule Djegue Okri, Responsable des Interventions Sociales de La Ligue Ivoirienne des Droits, a reçu ce 09 Janvier 2024 à Paris, le prix Simone de Beauvoir 2024.
Marie-Paule Okri, lors de la remise du prix « Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes« à Paris
Fondé en 2008, remis chaque année le 09 janvier, le prix « Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes« est décerné chaque année « à une personne ou à une association, dont l’oeuvre ou l’action, partout dans le monde, défend et fait progresser la liberté des femmes, jamais définitivement acquise ».
Marie-Paule Okri, une eco-féministe de la génération 2.0
Agronome de formation, consultante en agroécologie, et co-fondatrice de la Ligue Ivoirienne Des Droits des Femmes, Okri se consacre à la lutte pour l`égalité économique entre les sexes. Féministe radicale, Okri fait partie des pionnières de la 4e vague du féminisme en Côte d’Ivoire. À La Ligue, sa mission est d’accompagner les femmes dans les procédures de prise en charge en cas de violences, de faire des plaidoyers pour l’avancée des droits des femmes ainsi que des mesures d’accompagnement des survivantes de violences. Elle s’occupe également de la formation des femmes surtout en milieu rural, dans la mise en place de leur projet d’entreprise en rapport avec l’agriculture et l’agroalimentaire.
Okri , une figure de proue de La Ligue Ivoirienne des Droits des Femmes
Selon Marie-Paule Okri,Il existe un tabou sur les violences économiques du fait du caractère patriarcal de nos sociétés. “En décembre 2023, nous étions à plus de 200 cas à La Ligue Ivoirienne des Droits des Femmes. Plus de la moitié des cas que nous avons sont des cas de violences conjugales. Ces femmes sont restées dans ces foyers violents du fait de leur précarité financière. Elles subissent en plus de la violence physique, des violences économiques de la part de leurs bourreaux.”affirme-t-elle.
“Aussi paradoxal soit-il, les femmes qui représentent plus 65 % de la main d’œuvre agricole dans mon pays ne bénéficient pas des retombées de son positionnement. Pourtant en milieu rural, elles sont les plus pauvres. En effet, la terre est la première richesse, malheureusement les femmes n’y ont pas accès. Seulement 12% des femmes ivoiriennes sont propriétaires selon l’agence foncière rurale.”a-t-elle précisé dans son discours lors de la remise du prix la Maison de l’Amérique latine, à Paris.
Marie Paule Okri devient ainsi la première femme en Afrique subsaharienne a recevoir ce prix qui est soutenu par le Comité du Prix Simone-de-Beauvoir, la Fondation des Femmes, la Maison de l’Amérique latine, et le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir.
Elle rejoint désormais la prestigieuse liste de lauréates dont font partie Taslima Nasreen, victime d’une fatwa, l’organisation iranienne One million signatures, Malala Yousafzai, désormais prix Nobel de la paix, qui se bat pour l’éducation des filles, le National Museum of Women in the Arts de Washington, le seul musée au monde consacré à la production artistique des femmes, et Giusi Nicolini, maire de Lampedusa, combattante pour les droits des réfugiés et des migrants, qui a reçu en 2017 le Grand Prix Houphouet Boigny/Unesco pour la Paix 2017.
A Propos De La Ligue Ivoirienne Des Droits Des Femmes
La Ligue Ivoirienne des droits femmes est une organisation féministe, engagée pour la défense des droits des femmes en Côte d’Ivoire. Depuis sa création en 2020, l’association intervient dans la lutte contre toutes les formes de violences, dans l’éducation et la promotion du féminisme, dans l’accompagnement juridique, psychologique et social des survivantes, dans le renforcement des capacités des femmes et filles en milieu rural.
Pour tout complément d’informations, merci de contacter : Adama Horoh Bah à l’adresse bahhoroh@gmail.com ou le +225 0707366164
