28 mai : Journée mondiale de l’hygiène menstruelle et de la lutte contre la précarité menstruelle

Abidjan, 28 Mai 2024-La Ligue/ Dans le monde, 1,9 milliards de personnes auront leurs règles plus de 450 fois au cours de leurs vies. Parmi elles, 500 millions sont concernées par la précarité menstruelle. Selon l’UNICEF, en mai 2022, c’est environ 20 % de filles et jeunes femmes en Côte d’Ivoire qui ont manqué l’école à cause de leurs règles. En Afrique, l’UNESCO estime qu’une fillette sur dix ne va pas à l’école durant ses menstruations. Ces statistiques révèlent une grande disparité en matière d’accès à l’éducation, d’accès aux soins de santé, en fonction de caractéristiques socio-économiques, géographiques et individuelles.  

 C’est la raison pour laquelle depuis 2014, la communauté internationale a instauré le 28 mai comme la Journée Mondiale de la Santé et de l’Hygiène Menstruelle. Cette journée vise à reconnaître le droit de tout individu de gérer ses règles de façon hygiénique et d’inciter la population à discuter des défis auxquels les femmes, les filles et toute personne ayant un cycle menstruel font face.

 Cette journée est célébrée le 28 mai car un cycle menstruel moyen est d’environ 28 jours et les règles durent en moyenne 5 jours par mois, le mois de Mai étant le cinquième mois de l’année. Le 28è jour du 5è mois souligne ainsi cet aspect du cycle menstruel.

La précarité menstruelle se définit comme l’accès limité ou inadéquat pour les personnes menstruées aux produits menstruels (serviettes menstruelles, tampons, coupes menstruelles, etc.), à l’éducation à la gestion de l’hygiène menstruelle, en raison de contraintes financières ou de stigmates socioculturels associés aux menstruations. 

Dans le monde, 1 femme sur 10 est confrontée à la précarité menstruelle. Les personnes qui en sont victimes se retrouvent dans des situations extrêmement difficiles à vivre et inacceptables socialement car la précarité menstruelle peut entraîner des conséquences négatives sur leur santé physique et mentale, leur éducation, et leur participation sociale et professionnelle. La précarité menstruelle affecte principalement les personnes en situation de pauvreté, les sans-abri, et celles vivant dans des régions où les produits menstruels sont peu accessibles ou trop coûteux. C’est un problème de justice sociale et de santé publique qui nécessite des interventions pour garantir l’accès universel aux produits d’hygiène menstruelle et à des installations sanitaires adéquates.

 Myriam Amani, Membre de La Ligue, au Festival Mes Menstrues Libres 2024

 La journée du 28 mai vise à lutter contre les tabous et préjugés autour des règles, et à mettre le sujet des règles à l’agenda de discussion. C’est l’occasion pour les organisations de défense des droits des femmes et des filles de sensibiliser le grand public afin de rompre le silence, de faire une large diffusion des informations nécessaires sur l’hygiène menstruelle aux jeunes filles et femmes concernant, et de s’interroger plus largement sur la condition des femmes et les problématiques liées à leurs vies menstruelles, à travers le monde.  

 Pour les personnes menstruées, être en situation de précarité est préjudiciable à leur santé physique, mentale et émotionnelle. C’est pourquoi, reconnaître et garantir le droit à la santé menstruelle constitue un pas fondamental vers l’égalité des genres et la justice sociale. Cela implique d’assurer un accès équitable aux produits d’hygiène menstruelle, à des installations sanitaires adéquates, et à une éducation complète sur la menstruation. C’est un engagement envers la dignité humaine, qui requiert des actions concertées et soutenues de la part des gouvernements, des organisations et des communautés. 

La Ligue à une activité de sensibilisation avec sa pépinière féministe à Grand-Bassam

 Il est primordial de savoir que la santé menstruelle est non seulement un problème de santé mais aussi une question de droits humains. Tout individu a droit à l’autonomie corporelle, et avoir la possibilité de s’occuper correctement de son corps pendant les règles est une partie essentielle de cette liberté fondamentale.  Une mauvaise santé et hygiène menstruelle entrave les droits fondamentaux des femmes, et des filles, notamment leur droit au travail et à la scolarité, ce qui aggrave aussi les inégalités sociales et économiques. L’insuffisance des ressources pour gérer ses règles met à mal la dignité humaine. L’inégalité entre les genres, l’extrême pauvreté et les crises humanitaires peuvent transformer le moment des règles en période de privation ou de stigmatisation, ce qui limite l’exercice des droits des personnes menstruées.

 La Journée Mondiale de la Santé et de l’Hygiène Menstruelle est donc un rappel sur l’importance d’inclure les droits à la santé sexuelle et reproductive (DSSR) dans l’agenda politique, et appeler à plus d’actions, afin de mettre à disposition des ressources pour lutter contre la précarité menstruelle, et permettre aux femmes et aux filles de vivre dignement leurs règles.

 À la Ligue Ivoirienne des Droits des Femmes, nous mettons en place des actions de collecte de serviettes hygiéniques, que nous redistribuons gratuitement aux jeunes filles et aux femmes en situation de précarité. Si vous souhaitez faire un don de serviettes ou un don en espèces, vous pouvez nous contacter via whatsApp au +225 07 07 36 61 64 ou directement sur notre site internet

Écrit par Olivier Kanyinda

La Ligue Ivoirienne des Droits des Femmes
est une organisation féministe créée par des jeunes femmes ivoiriennes engagées dans la promotion des droits des femmes ainsi que la lutte contre les violences faites les femmes.

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