Abidjan, 25 Novembre 2023-La Ligue/-Dans le monde 1 femme sur 3 est victime de violences. Harcèlement de rue, agressions sexuelles, violences économiques, mutilations génitales, féminicides…autant d’actes de violences qui ne devraient pas rester sous silence et impunis. Aujourd’hui 25 novembre, Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes et premier jour du début des 16 jours d’activisme, La Ligue Ivoirienne des droits des femmes interpelle sur l’urgence de la situation, et appelle les gouvernements et le grand public à agir concrètement pour lutter contre les violences faites aux femmes.
Les Violences Faites Aux Femmes Dans Le Monde Et En Cote D’ivoire
Les violences faites aux femmes constituent l’une des violations des droits Humains les plus graves. Dans le monde, 736 millions de femmes – soit près d’une sur trois – ont subi au moins une fois des violences physiques ou sexuelles. Ces violences sont encore plus présentes dans les régions et pays les moins développés touchant près de trente-sept pour cent (37%) des filles et femmes âgées de 15 à 49 ans. En Afrique de l’ouest par exemple, un rapport de 2018 du Réseau des Femmes Elues Locales d’Afrique (REFELA) fait cas de 40% des femmes victimes de violences contre 65% en Afrique Centrale. Selon un rapport publié en 2021 par l’organisation des Citoyennes pour la promotion et la défense des droits des enfants, femmes et minorités (CPDEFM), Abidjan a enregistré 416 féminicides entre 2019 et 2020, ainsi que des milliers de cas de violences. En 2021, selon l’UNFPA, ce sont plus de 954 cas de viols qui ont été enregistrés.
Toujours en 2021, le Ministère de la femme, de la famille et de l’enfant, enregistrait un pourcentage de plus de 36% de filles qui sont mariées avant l’âge de 18 ans. Ces chiffres alarmants sont aggravés par l’avancée des mouvements anti droits dans le monde entier, désignés sous le nom de backlash, qui cherchent à freiner les progrès de l’égalité des genres. Ce Backlash a été constaté depuis le début de la deuxième décennie du 21ème siècle, dans différentes régions du monde, notamment des Etats-Unis en Afghanistan en passant par le Niger et le Mali. Dans la nuit du mercredi 9 au jeudi 10 Août 2023, le régime militaire issu du coup d’Etat au Mali annonçait à la télévision nationale la mise en place d’un nouveau gouvernement, ne comprenant seulement quatre femmes sur 21 membres. Par ailleurs, le ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’enfant a été supprimé. Celui-ci avait été crée en 1989 afin de mettre en oeuvre des stratégies nationales en matière de la population, de la promotion de la femme et de la protection de l’enfant. Bien que d’énormes progrès aient été accomplis en matière d’égalité des genres en Côte d’Ivoire ces dernières années, il reste encore un parcours significatif à accomplir en ce qui concerne l’application effective des lois relatives aux victimes de violences basées sur le genre.
La Ligue Ivoirienne Des Droits Des Femmes Se Mobilise À L’occasion Des 16 Jours D’activisme Contre Les Violences Faites Aux Femmes
Chaque année, a lieu du 25 novembre au 10 décembre, la campagne des 16 jours d’activisme de lutte contre les violences faites aux femmes. Initiée en 1991, cette campagne mondiale est une action de mobilisation et de sensibilisation qui vise à dénoncer et à prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles. Cette année encore, La Ligue Ivoirienne des Droits des Femmes réaffirme son engagement pour les droits des femmes et se mobilise à l’occasion de ces 16 jours d’activisme. La Ligue Ivoirienne des droits des femmes appelle alors les décideurs et décideuses politiques à :
- Appliquer de manière effective les articles du protocole de Maputo ratifiés par la Côte d’Ivoire
- Renforcer la formation des agents de police-gendarmerie, agents du ministère de la justice, agents de santé, aux procédures de prise en charge des survivantes de violences
- Accroître le nombre de centres d’accueil pour les femmes et enfants survivantes de violence
- Renforcer la protection légale contre toutes les formes de harcèlement, y compris le harcèlement en ligne, en mettant en place des mesures dissuasives et des mécanismes de signalement efficaces
- Faciliter l’accès au soins psychologiques pour les survivantes de violences faites aux femmes
A travers cette liste non exhaustive de revendications, la Ligue ivoirienne des droits des femmes interpelle sur l’urgence de la situation, et la nécessité de poser des actions concrètes pour mettre fin aux violences faites aux femmes.
“Il est important de rappeler que les droits des femmes sont également des droits humains. Il faut rompre le silence autour des violences faites aux femmes et aux filles et créer un environnement propice à la prise en charge des survivantes et victimes après la dénonciation. Il est nécessaire de renforcer et d’appliquer les mesures répressives à l’encontre des agresseurs afin d’en décourager plusieurs. Il est temps d’avoir une vue holistique sur les violences que subissent les femmes car il n’y a pas que les violences visibles, il en existe certaines aussi pernicieuses mais peu mises en lumière. Les violences économiques, psychologiques, obstétricales, en ligne, sont aussi des violences faites aux femmes et doivent être sévèrement punies conformément à la loi.” Meganne Boho, Présidente de La Ligue Ivoirienne des Droits des Femmes.
La Ligue Ivoirienne des Droits des Femmes organisera une série d’événements tout au long des 16 jours d’activisme, y compris des ateliers éducatifs, des séances de sensibilisation et des discussions communautaires.
A Propos De La Ligue Ivoirienne Des Droits Des Femmes
La Ligue Ivoirienne des droits femmes est une organisation féministe, engagée pour la défense des droits des femmes en Côte d’Ivoire. Depuis sa création en 2020, l’association intervient dans la lutte contre toutes les formes de violences, dans l’éducation et la promotion du féminisme, dans l’accompagnement juridique, psychologique et social des survivantes, dans le renforcement des capacités des femmes et filles en milieu rural.
Pour tout complément d’informations, merci de contacter : Adama Horoh Bah à l’adresse bahhoroh@gmail.com ou le +225 0707366164
